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Ce que tu aurais aimé que l’on te dise #TBCS5E2

Bienvenue dans la famille. Quatre mots, quatre petits mots sur lesquels tu as misé tout ton amour. Et dire qu’au début, t’amuser, c’est tout ce que tu avais en tête. Cet après-midi là, tu revenais de la fac toute joyeuse car c’était le dernier jour de classe avant les vacances d’été. Lorsqu’il est venu t’aborder et que tu lui as, sans hésité, filé ton numéro, c’était juste pour le fun. Après tout, il était étudiant tout comme toi et assez sympa et assez beau gosse.

C’était pour le fun aussi que tu avais passé tout l’après-midi ainsi qu’une bonne partie de la soirée à textoter avec lui. C’était encore pour le fun -tu en étais convaincue- que vous êtes restés accrochés l’un à l’autre pendant les semaines qui ont suivi, en vous envoyant des textos à longueur de journées ou en vous appelant toute les demi-heures.

Au bout de ces quelques semaines, au bout de deux ou trois rancards, tu avais vu naître en toi quelque chose de nouveau. Pourtant, tu ne voulais pas l’admettre. Il ne fallait pas que ce « quelque chose de nouveau » porte le nom de l’amour. Non! Tu ne devais pas tomber amoureuse, il ne fallait pas. Parce que! Parce que lui, il te l’avait dit dès le départ: il ne croyait pas en l’amour. Et ça, tu l’avais bien noté quelque part dans ta tête. Et on comprend pourquoi cela t’intriguait autant quand il disait t’aimer. Comment peut-on aimer si on ne croit pas en l’amour?

Mais tout cela n’avait pas empêché votre relation de grandir. Cela ne vous avait pas empêché de devenir de jour en jour de plus en plus proches. Mais il ne fallait pas qu’il t’invite, un dimanche, à venir chez lui. Il ne fallait pas que tu répondes par l’affirmatif à cette invitation. Il ne fallait pas que la première chose qui t’ait accueilli chez lui soit le grand sourire de sa sœur. Une sœur gentille et sympa. Il ne fallait surtout pas qu’elle prononce ces mots, ces quatre mots: « bienvenue dans la famille ».

Il aurait fallu plutôt te mettre en garde, te regarder drôlement pour te faire comprendre au moins dans quoi est ce que tu t’embarquais. Il aurait fallu qu’elle te dise de préférence que tu n’étais pas bien pour son frère. Il aurait fallu qu’elle ne t’encourage pas à t’aventurer. Il aurait fallu qu’elle te dise ces mots qui te sauveraient le cœur.

Ici n’est pas pour toi.(c)pixabay

Mais…Oh mon Dieu! Tu étais tellement heureuse! Tellement heureuse que ce jour-là, tu t’étais pour la première fois donnée à lui. Complètement. Sans réserve. Vous vous êtes aimés avec une telle passion que les doutes et les questions qui te tourmentaient s’étaient volatilisés. Et désormais tu avais laissé libre cours à tes sentiments, convaincues qu’ils étaient partagés.Tu étais donc restée sur ton petit nuage. C’était devenu un véritable conte de fées entre vous. Le couple parfait! Mais cela n’a duré que peu de temps.

Brusquement, tu as du redescendre de ton nuage. En moins d’un mois, il avait complètement changé. Le parfait petit ami s’était transformé en un mec froid et distant. Et à force de lui poser des questions, il avait fini par tout avouer.
« Je vais être franc avec toi: on n’a pas les mêmes objectifs. Toi, tu es amoureuse, tu as besoin d’amour; moi je ne veux que du sexe. Tu veux mon coeur et moi, tout ce qui m’intéresse c’est ton corps. Les relations amoureuses, ce n’est pas mon truc. Par contre, on s’entend bien, on peut continuer à se faire plaisir de temps en temps. Voilà, c’est ainsi que je vois les choses. À toi de me dire si tu veux continuer avec moi ou pas »

Alors là, tout autour de toi s’était écroulé. Il savait très bien que ce n’est pas du tout ce à quoi tu t’attendais mais il n’a pas voulu te dire ce que tu aurais voulu entendre. C’était bien la première fois qu’un renard ne flattait pas sa proie. Pourquoi n’a-t-il pas prononcé ces quelques mots ? Ces mots qui t’auraient sauvé ou qui t’auraient fait périr peut-être, mais tu voulais quand même qu’il te les dise, au lieu de ça. Et il avait un tel cynisme dans la voix ! Quelle impassibilité!

Tu aurais sans doute dû te mettre en colère. Sans doute, tu aurais dû crier, taper et lui dire des choses qui pourraient le blesser aussi comme lui il venait de te blesser…
Mais au lieu de quoi, tout ce que tu as réussi à faire c’est de lui remercier pour sa franchise avant de lui dire « Adieu ».

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Auteur·e

fednaperla

Commentaires

Garens Jean-Louis
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Très beau billet, Fedna ! Un texte sous fond de fiction qui interpelle nos quatre vérités !
« Tu veux mon coeur et moi, tout ce qui m’intéresse c’est ton corps. »

Florian Péron
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Le temps guérit les blessures, il paraît.
Le temps permet d'oublier, il paraît.

Les blessures ne guérissent jamais, c'est sûr.
Les blessures ne peuvent s'oublier, c'est sûr.

Mais vivre et avancer, c'est possible.
Trouver son âme sœur, ouvrir à nouveau son cœur, c'est possible.

Quos amor verus tenuit, tenebit.
Dès lors, la vie est belle avec elle.