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MA LIBIDO ET MOI, EN MODE SURVIE

En écrivant ces quelques mots, j’ai comme une envie de pleurer. De tristesse, de colère, ou d’impuissance ?!  Je ne sais pas trop. Le fait est que depuis quelques temps je me suis sentie trahie. Trahie par une amie, une alliée en qui j’avais entièrement confiance. Sur qui je pouvais ou pensais pouvoir compter en tout temps et en toute heure; MA LIBIDO. J’ai la sensation d’avoir été abandonnée, laissée pour compte et ça c’est dur à vivre au jour le jour.

Dès lors que j’ai appris à connaitre plus ou moins parfaitement mon corps, j’ai aussi appris à connaitre l’intensité de ma libido et à m’accommoder en fonction de ça. Je ne la forçe jamais, je déteste faire semblant. Je sais très bien quand elle est au top, moyenne ou au plus bas et je la gérais plutôt bien. En m’assurant qu’elle soit satisfaite à juste mesure. 

Mais là, je n’ai rien vu venir. Absolument pas. Et du jour au lendemain, c’était la panne sèche. La douche froide. Rien ne m’atteint. Rien du tout. J’essaie de me rassurer, ça arrive, me dis-je, Respires. Alors j’ai décidé de tout essayer pour la stimuler. Tous les jours, je la mets à l’épreuve. Je ne suis pas une obsédée mais je n’aimais pas du tout cette situation-là.

Au début, après l’avoir stimulé autant que je pouvais avec mes méthodes habituelles, genre masturbation, sexto, porno, séance de baise passionné, « sextoys », hard sexe, etc. J’ai décidé de la laisser tranquille et de l’attendre gentiment. C’est juste passager, me répétais-je. Mais j’ai beau attendre et elle n’est pas revenue. 

À un moment donné, je n’y prêtais guère plus attention, j’avais confiance qu’elle allait revenir d’un instant à l’autre et qu’à ce moment-là je le saurais, qu’il n’y avait aucune raison de paniquer, que ç’est normal. Qu’il y a des jours avec et des jours, sans. Mais rien. Nada. Que dalle. Il ne se passe rien du tout. Alors, je m’énerve et l’instant d’après je me sens triste et je pleure. Ça fait près de quatre (4) mois que ça dure. C’est long. Très long à mon avis.

Mais une petite lueur d’espoir a fait son apparition quand un jour, dans les toilettes, ressentant un petit frisson en effleurant le bout de me seins, mon ventre et mon clitoris je me suis délicatement introduit le tube de dentifrice à peine entamée à l’intérieur du vagin. C’était tout ce que j’avais sous la main. J’étais heureuse. Aux anges. Depuis quand n’ai-je pas ressentie une chose pareille ?! C’était vachement bon, relaxant, je planais. Je commençais déjà à serrer très fort les rebords du lavabo et à surélever mon pied droit, des images érotiques me montaient à la tête et je n’arrêtais pas mes va et vient qui se faisaient de plus en plus vite, je gémissais comme une petite souris en me mordillant les lèvres, je regardais le haut de mon corps dans le miroir en face de moi et il m’excitait. Mes seins, mon ventre…

J’ai beau tout essayer mais rien n’y fait…(c)Pixabay

Au bout d’un moment je me suis rendu compte que mon esprit vagabondait loin de la réalité, à penser à des choses qui n’ont rien à voir avec ma situation actuelle, je ne saurais dire depuis quand exactement et d’un coup je ne ressens plus rien. Rien que cette chose dure à l’intérieur de moi et qui commence à m’agacer. J’en ai eu la gorge nouée. J’ai gâché mon dentifrice pour rien. Je me suis faite une raison. J’ai dû me rendre à l’évidence. Je suis en train de devenir frigide.

Au final, j’ai pris la résolution de ne plus y penser et de laisser faire la nature. Qu’elle revienne quand elle veut, je n’en ai rien à cirer. Mon partenaire comprendra. Et s’il ne comprend pas non plus, tant pis, je n’en ferai plus tout un plat. Mais c’est quand on décide de ne plus penser à quelque chose, qu’on y pense le plus et je n’ai pas été une exception cette fois. J’y pensais constamment. Alors, quand dans notre « chatgroup »de filles, cette question innocente « Et sinon, comment va votre libido en cette période de crise, les filles? », est partie, je me suis sentie personnellement visée et la grande gueule que je suis ne savais que répondre. Moi qui suis rarement à cours d’idées pour les aider à remonter leur libido, comment leur expliquer que depuis quelques mois déjà je suis aussi froide qu’un bloc de glace ?! Elles auront beaucoup de mal à le croire à coup sûr et vont me poser plein de questions auxquelles je n’ai pas du tout envie de répondre alors j’ai décidé de laisser couler mais, elles, elles n’en démordent pas et commencent à faire des spéculations sur ma vie sexuelle et des choses torrides que je fais en cette période de confinement et moi je ne répondais que par des « lol » et des emojis « haha » pour masquer ma tristesse en espérant qu’elles changent de sujet. Ce qu’elles ont fini par faire. Mais au fond, j’avais espéré qu’elles insistent. En parler m’aurait peut-être libérée, qui sait ?!

Et je suis restée seule avec mon mal-être, ne sachant plus que faire. Attendant encore et encore que cette espèce de traitresse de libido qui m’a laissée tomber au moment où j’en avais le plus besoin, finisse par revenir, que je puisse m’envoyer en l’air bien comme il faut et pour toutes les fois où je n’ai pas pu.

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Auteur·e

fednaperla

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