Parler ouvertement de sexe dans un environnement comme le mien, c’est quasiment se faire passer pour quelqu’un de pas très net. Ce n’est pas que les gens soient si pudiques ou très moraux, c’est juste que pour une fille bien, ça fait tache d’encre. Une fille bien ne doit pas se montrer très portée sur la chose. Pourtant moi, j’aime le sexe et j’en parle et je n’en reste pas moins une fille bien.
L’acte sexuel en soi, ce n’est pas ce qui m’intrigue le plus. Ce sont les sensations, les émotions, les gestes, les paroles, les menus détails qu’il entraine avec lui. Avoir le corps consumé de désir et regarder des doigts s’y promener procure un bien fou.
Un corps nu tout en sueur, une bouche entrouverte qui émet des cris rauques, un lit qui grince, un regard brulant, des reins qui vont et viennent, des voix qui chuchotent, un souffle chaud dans le cou… On aime prendre conscience de tout ça et jouir.
Certains sont ravis d’avoir découvert ce plaisir assez tôt et d’en profiter pleinement. Ce que d’autres adorent par-dessus tout, c’est cette sensation qu’est le désir, ce désir qui transcende, qui transforme et qui fait frissonner, ce désir qui brule le corps tout entier, des cheveux aux orteils, ce désir violent et impétueux.
En parler ouvertement, sans hypocrisie et ne choquer personne est un vrai défi, surtout pour les femmes. Les hommes, par contre en parlent beaucoup et plus facilement car la société juge plus sévèrement une femme qui en parle. Oui, notre société est sexiste et c’est encore très difficile d’être une femme sur cette ile(Haïti) en ce 21ème siècle.
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